vendredi 25 juin 2010

Première restitution berlinoise : "liberté et diversité !"


Une bonne partie de groupe de Berlinois s'est retrouvée mardi soir, au Triangle. Qu'ont-ils retenu de ce voyage et qu'y a t-il de transposable au Blosne ? On commence à rentrer dans le concret…



Si "le Blosne et Berlin ne sont absolument pas comparables" - observation pertinente de Bruno, ambassadeur du Blosne – il n'en reste pas moins que les participants au voyage ont retenu un gros paquet d'idées et d'aménagements qui, semble-t-il, ont fait leur chemin dans les esprits. Comme le rappelait Frédéric Bourcier, "penser la ville n'est pas réservé aux élus ou à ceux dont c'est le métier - y compris les sociologues, économistes ou anthropologues. Ceux qui y vivent ont leur mot à dire : l'enjeu est de croiser les regards et que chacun accepte de se mettre en danger".


Comment montrer aux autres habitants du Blosne ce que le groupe a aimé Berlin? Par ce type de restitution, pour commencer. Puis par le relai qu'en feront les ambassadeurs dans le quartier. Enfin, par la concertation autour des deux ZAC (Blosne Est et Blosne Ouest, à l'horizon 2012).

"Le cabinet Grumach, qui s'occupera du réaménagement urbain du quartier, n'est pas opposé à la discussion. Il faudra mettre en place des groupes de travail", poursuit Frédéric Bourcier.



Voici, en vrac, quelques propositions qui ont émergé de chaque groupe :

  • Berlin ne craint pas l'usage anarchique ou spontané d'un lieu "non utilisé", d'une friche ou d'un chantier. Finies les barrières ! "Avant de construire un immeuble ou un parc, laissons les habitants investir les terrains, faire une transition."
  • Les petits jardins collectifs en pied d'immeuble et les rajouts de balcons ou de terrasses ont marqué tout le monde.
  • De la couleur ! Pour Corine, "il faut mettre plus de couleurs, changer du gris ou du blanc, oser les dessins et les fresques sur les immeubles".
  • Des fontaines à eau, des jeux plus grands : "les Allemands ne respectent pas toutes les normes européennes, ils laissent leurs enfants jouer. Faisons comme eux ! On est trop protecteurs."
  • Des pistes cyclables plus grandes, "pour que faire du vélo soit vraiment un plaisir". D'une manière générale, "il faut faire évoluer la place du vélo dans la ville". Et commencer par ajouter des stations Vélostar à la Poterie, qui en est totalement dépourvu…
  • Développer l'auto-promotion (voir ici le reportage de TF1. Quand des habitants se fédèrent et deviennent les promoteurs de leur immeuble, en négociant tout avec l'architecte), les projets comme l'habitat groupé, bref participer en amont à la construction de son lieu de vie.
  • Accepter de prendre son temps : "Berlin est une capitale pauvre mais son urbanisme est exemplaire, estime Anne. Pourquoi ? Parce que élus et experts prennent le temps de se poser les bonnes questions. Ils assument de dire "on ne sait pas quoi faire", de laisser des terrains en friche, d'avancer pas à pas, de trouver un consensus." Bref, de ne pas laisser les promoteurs faire la loi…
  • Construire moins de grandes tours (pas plus de 6 étages) et moins de parkings extérieurs, "qui sont de véritables verrues". Tout le monde n'est pas d'accord : "où mettre nos voitures dans ce cas là ?" "Pourquoi pas dans des parkings silos, en hauteur, un peu à l'écart des habitations mais pas trop, avec de belles peintures ou des décorations ?"
  • Des récupérateurs d'eau de pluie, avec un circuit de redistribution collective. Des panneaux photovoltaïques, pour éclairer les parties communes.
  • Davantage de commerces de proximité, "mais pas seulement des boulangeries, estime Corine. On veut aussi des fleuristes, des glaciers, des bijoutiers… Tout ce qui n'existe que dans le centre ville ou dans les centres commerciaux !"
  • Adapter la nature à l'urbanisme : laisser pousser du lierre sur les immeubles, aménager de petits potagers, des jardins collectifs aménagés pour se reposer…
  • Proposer l'élection d'un "comité de quartier", qui agirait pour les besoins des habitants et serait en contact régulier avec les élus. Un conseil de quartier amélioré, sur des problématiques plus ciblées, avec plus de pouvoirs...
  • Mettre du mobilier urbain un peu plus varié, plus "fun" : de grands bancs, des garages à vélos, des passerelles, des transats toute l'année, des abris en bois, une plage (why not !)…

Comme le conclue Gilbert Gautier : "appropriation par les habitants, diversité des aménagements, souplesse des "experts", et davantage d'espaces intermédiaires". De quoi plancher pour les prochaines années !


CR

1 commentaire:

  1. Bonjour Cédric, je suis étudiant au master MOUI et j'aurai besoin d'un renseignement concernant ton article dans "le Rennais". Pourrais-tu me communiquer ton adresse mail stp? Voici la mienne : deslandes.thibaut@hotmail.fr.

    Merci !

    Thibaut

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