samedi 22 mai 2010

Visite du quartier Moabit: on découvre le "management de quartier"...

Tout un programme, cette histoire de conseil de quartiers berlinois. Pour faire court, disons que contrairement à Rennes, ces assemblées sont éphémères. Quand les problèmes d'un quartier sont en voie d'être résolus, le conseil se dissout.  "Moabit-west est un quartier pauvre, ancien, avec une forte immigration, un terrain économique fragile et peu d'espaces verts, résume Béatriz Finzter, l'interlocutrice des habitants. Sur 21 conseillers, la moitié sont des habitants "experts" qui relaient l'info sur le quartier. Les autres sont des professionnels. Il intervient uniquement dans 3 domaines : l'éducation et la formation, l'accompagnement aux petits entrepreneurs et les liens entre voisins." Tandis qu'à Rennes, les commissions des conseils de quartiers ont des intitulés plus larges (personnes âgées, animation, urbanisme, etc.) et aussi plus flous.


Mais la différence la plus notable, que tout le monde a bien compris, est dans l'autonomie de ce conseil, élu par les habitants du quartier. Elu ! Deuxième surprise : l'enveloppe de 550 000 euros géré par ce conseil de quartier. Une claque pour les ambassadeurs du Blosne. UCette belle somme est à relativiser pour deux raisons: "l'argent placé dans tel ou tel projet finit toujours par se tarir", explique Norbert, habitant et membre du conseil de quartier. Et si les enveloppes des conseils rennais semblent ridicules à côté, il ne faut pas oublier l'argent du CUCS, le contrat urbain de cohésion sociale.


Finalement, la conclusion à laquelle arrive tout le monde tient en quelques mots: les Allemands sont plus pragmatiques et font davantage confiance aux habitants. Le pays est nettement moins centralisé et donc porte plus d'attention aux projets venant "d'en bas", mais la solidarité des institutions a ses limites: la solidarité "à la française" est plus protectrice - de l'assistanat, diront les autres. Question de mentalités... qui fait dire à cet ancien directeur de quartier dont nous respecteront l'anonymat : "il n'y a pas de remède miracle, les systèmes sont si différents que tout n'est pas transposable". Hormis, c'est ce qu'on verra par la suite, sur des aménagements à la marge ou des petits détails qui rendent la vie de quartier plus agréable.

CR

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